A la frontière entre les Etats-Unis et le Canada, les légendaires chutes du Niagara font couler l'argent à flots dans les tiroir-caisses de la région. Sous une pluie battante je vais découvrir les casinos, hôtels de luxe et autres restaurants (g)astronomiques qui composent la ville qui s'est bâtie autour des chutes avant de finalement trouver les chutes elles mêmes, tristes monuments naturels dans cet environnement bétonné et monétisé...

Je quitte les Rocheuses pour me lancer dans la traversée des Prairies: 3300 kilomètres d'autostop en 4 jours qui m'emmeneront dans la région des grands lacs, sur les bords du lac Huron à Tobermory. Dans ce petit village perché tout au bout de la péninsule Bruce, je goûte un repos bienvenu après la rude ruée vers l'est des derniers jours, et je profite de l'accueil somptueux des gens du cru...

Au coeur des Rocheuses, me voilà à Lake Louise. J'entreprends la randonnée pour monter au lac et après quelques kilomètres sur la neige, en sortant de la forêt quelle ne fut pas ma surprise de voir l'endroit pris d'assaut: d'innombrables bus déversent des hordes de touristes sur la promenade qui longe le lac. Je pousse quelques kilomètres sur le sentier enneigé qui mène jusqu'au Mirror Lake puis Agnes Lake loin du tumulte qui règne en bas. De la neige jusqu'aux genoux, aucunes traces à part les miennes et celle d'un grizzly; l'air est cristallin et la montagne sereine...

La route, encore et toujours... Cette fois ci côté passager, et au bon vouloir des Canadiens pas si friands d'autostop ce qui a au moins l'avantage de me laisser le temps de savourer le paysage des Rocheuses.